Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Labocity
14 juin 2007

Episode 6, par Birol – "Clope"

Lumière blafarde. Ses yeux s’ouvrent sur les écailles incolores d’un plafond qui s’effrite. Crampes à l’estomac. Migraine. Un clope. Joues creuses.

Réveil pénible. D’un geste fatigué, il repoussa le bras et les têtes qui gisaient inertes en partie contre son corps. Se traîna amèrement sur le bord du matelas. Assis, il observa le corps sommeillant des deux jeunes femmes avec qui il avait passé une partie de la nuit. Brunes vénales. Muses slaves. Il ouvrit la bouche comme pour laisser échapper un son. Discerna alors une plainte étouffée. Hésita puis se ravisa. Leurs prénoms ? …Trou de mémoire.

Sur le sol, des vêtements éparpillés et des cadavres de bouteilles. Birol pencha nonchalamment la tête sur le côté pour lire l’étiquette. « VODKA IMBIROWA INDYJSKA » Spasmes. Douleur au crâne. Un clope. Vite. Il fouilla parmi les vêtements et ramassa un paquet de cigarettes. Vide. Il pesta. Pas de réaction, tant mieux se dit-il, il n’y aura pas besoin d’explication. Rhabillé, il sortit.

Il traversa un long couloir insalubre. Au fond se glissa dans une cage d’escalier. Franchit un hall. Au dehors, de la lumière et du bruit. Trop de lumière. Trop de bruit. Nausées. Sur le mur à sa droite, une plaque en plexi fumé indiquait : « Hôtel Moskva » Troublé. Absence d’un instant. Vacarme urbain. Retour à la réalité. Il plissa les yeux, se mélangea à la foule puis s’engouffra dans le métro.

Le métro était bondé. Birol prit place sur un strapontin vide feignant de ne pas voir les gens que cela importunait. Il glissa les mains dans son pardessus sombre et laissa choir son front contre la vitre sale du métro. Il plongea son regard dans les ténèbres du dehors. Entrailles sinueuses et humides. Monde reclus des sdf et autres oubliés de la bonne société. Puis, la lumière, abrupte et soudaine. Comme un fix, un flash qui vous aveugle et vous anesthésie le cerveau. Alors des parois du métro, une voix qui se fit entendre dans toute la rame. Féminine. Froide. Artificielle. En vue la prochaine station. Le métro ralentit. Les portes s’ouvrent. Agitation. Confusion. Confrontation des entrants avec les sortants. Birol suit le mouvement.

Retour à la surface. Sueur. Remontée d’acide gastrique le long de l’oesophage. Brûlure. Grimace. Un clope. Un clope et vite. Soudain, tandis qu’il tente vainement de se procurer une cigarette, son regard se pose, le temps d’un quart de seconde, laps de temps suffisamment long, pour entr'apercevoir à l’arrière d’un taxi noir un visage connu. « - Kami… !? s’exclame-t-il » Un laps de temps suffisamment long mais bien trop court en vérité car un quart de seconde qui suffit pour installer le doute dans l’esprit de Birol tandis que le taxi se noie dans le trafic. Birol s’arrêta, le monde semblait continuer sans lui. Les yeux dans le vide il se demandait si c’était bien elle. S’il n’avait pas halluciné. Il sombra dans ses pensées. Au bout d’un moment, il se persuada que non. Conclut à une erreur. Pourquoi réapparaîtrait-elle maintenant. Surtout aujourd’hui. Il fronça les sourcils et traversa la rue.

Son portable sonna. Un message. « Rdv 12h labo n°4956. Ramasser le colis avant. Arthus »

Le colis. 12h. Labo N°4956. Il consulta sa montre : 10h32. Il retourna ses poches de pantalon et trouva ce qu’il voulait. Un bout de papier kraft sur lequel était inscrit maladroitement au feutre une adresse et deux suites de chiffre. Il esquissa un sourire. Traversa la rue et récupéra le métro.

L’instruction était simple. Il lui suffisait de se rendre à l’adresse, celle d’une gare routière, de trouver la consigne N°213 et d’en ramener son contenu. Un sac de nylon dont la fermeture était bloquée par un cadenas. Birol constata en le sortant que le sac pesait son poids. Dessous, il remarqua une grande enveloppe. Dessus, il lut : « Instructions labo 12 » Il glissa l’enveloppe à l’intérieur de son pardessus, consulta sa montre : 11h46. Saisit le colis et sortit.

Son portable sonna. Un autre message. « Changement de programme. Rdv au labo n°12. Arthus »

12h13. La porte d’entrée du labo n’était pas fermée complètement, il entre. Tous sont là qui attendent. On susurre. Pia semble d’une humeur joviale. On murmure. Arthus arbore un sourire pernicieux qui dérange étrangement Birol.

Nouvelle nausée. Usure physique. Cerveau atrophié. Nécessité d’agir. Impatience. « - Quelqu’un aurait-il un clope… ? » lâche Birol.

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Je connais Carpenter, bien évidemment, bien que je n'en sois pas fan pour autant...<br /> En revanche, je n'ai jamais eu l'occassion de visionner "Assault" mais je pense que ce n'est plus qu'une question temps à présent... par curiosité...<br /> merci.
K
Brillant.<br /> <br /> Une efficacité exemplaire.<br /> <br /> "Quelqu'un aurait-il un clope ?" héhé, on sent le fan de la VF d'Assault de Carpenter.
K
ouah!trop bien!! ça devient difficile... mais j'aime les défis<br /> karine
Labocity
Publicité
Archives
Publicité