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Labocity
30 juillet 2007

Episode 17, par Max - "Bouche à oreille"

Max avait pris l’enveloppe verte dedans il y avait une deuxième puce, et un mot
"Tu t'es entraîné sur le mannequin au niveau du cou, il te faut faire la même chose sur le corps qu'Arthus te présentera... mais il y a un changement de programme... c'est au niveau du cerveau cette fois-ci que tu devras insérer la puce... tes doigts sont fins et habiles, la procédure la même que d'habitude – la puce que tu as achetée ira dans la machine « XD 201 » que tu trouveras, l'autre dans le cerveau du corps... courage tu participes à un grand projet maintenant…  » Comme pour les autres, sous la phrase une main toute-puissante était schématisée avec une étoile à 5 branches gravée sur la paume.

Max ouvrit grands ses yeux… il ne comprenait rien. Comment ça dans le cerveau ? non c’est sûr ça n’allait pas… ce n’est pas du tout ce à quoi il s’attendait, ça ne ressemblait à rien à un projet artistique, ça ne ressemblait pas à la liberté dont ses parents lui avaient sans cesse vanté les mérites et dont Arthus lui avait parlé lorsqu’il l’avait recruté.
Il décida de refixer Ia webcam à ses lunettes, si Suzanna venait à se reconnecter elle pourrait voir, quand sa main passa devant son visage il murmura « bien mal acquis ne profite jamais, bien mal acquis ne profite jamais »
Il avait suivi Arthus et Kami derrière la petite porte blanche, il avait vu la table blanche…
Désespéré, il avait vu ce con de Birol passer devant lui comme s’il n’existait pas, rejoindre Kami derrière le rideau à pois verts… Max les avait entendus murmurer, il avait entendu : « ne flanche pas, pas si près du but… » Arthus lui psalmodiait des mots en latin… une langue morte depuis des siècles… il répétait sans cesse la phrase écrite derrière l’enveloppe en s’affairant auprès des machines.
Birol sortit du rideau à pois vert. Il regarda juste Arthus comme s’il allait le frapper puis il sortit de la pièce.

Arthus alors s’interrompit. Il sembla prendre conscience de Max, le regarda dans les yeux l’air menaçant.
« MAX… LA PUCE … MAINTENANT …  reprends toi à présent, dans vingt minutes tu devras mettre la puce »
Il tendit la main. Il attendait la puce. Max l’avait dans sa poche… il ne voulait pas la lui donner, mais quel choix avait-il ? Sa gorge était nouée, ses membres étaient raides, sous le coup de la panique il ne pouvait plus bouger. Max prononça à nouveau « bien mal acquis ne profite jamais, bien mal acquis ne profite jamais » Il souhaitait vraiment que Suzanna ne se soit pas déconnectée.
Il donna la puce à Arthus.

Mais Suzanna n’existait pas… il s’agissait en réalité des membres du REALIH (REsistance Active pour la LIbération des Hommes). Arthus faisait partie de ce groupe auparavant, leur meilleur recruteur… Puis, alors qu’il était chargé de suivre Mirko un des principaux leader du Laborat, personne ne sut ce qu’il s’était passé : Arthus avait basculé. Le REALIH mit du temps avant de le comprendre. Cela ne faisait qu’un an à peu près que certains membres s’en étaient aperçu, c’était au moment de la seconde expérience. Ils profitèrent du recrutement de Max pour infiltrer le labo 12. Ils avaient inventés le personnage de Suzanna qui était en fait le nom de l’ordinateur. Ils avaient fait appel au meilleur psy non-machine pour étudier Max et voir ce qui pourrait déjouer la méfiance de ce petit bonhomme si intelligent…Max était seul… profondément seul… ses parents l’avaient laissé partir sans faire d’histoire… un peu soulagé finalement de ne plus avoir cet enfant qu’ils ne comprenaient pas sous les yeux… Bref, ils étaient plusieurs à se relier pour communiquer avec Max et avoir des informations sur ce qu’il se passait dans le Labo 12.  Régulièrement, ils interrogeaient Max sur son opinion vis-à-vis du Laborat… il ne semblait ne pas en avoir vraiment, ce qui était rassurant : Arthus ne lui avait pas fait de lavage de cerveau. Ils se doutaient que quelque chose allait se passer. Le départ précipité de Kami, il y a 6 mois, leur avait mis la puce à l’oreille. Ils l’avaient fait suivre jusque là bas. A son retour, ils surent qu’une nouvelle expérience était imminente. Mais ils ne contrôlaient pas tout… La webcam était bien sûr une idée de Suzanna : ils devaient en savoir plus. Il fut facile de convaincre le garçon, mais au fond de la poche de Max, le son avait été étouffé. L’équipe d’intervention était en attente. La pression montait. Des vies étaient en danger. Un idéal était menacé. Ils ne pouvaient pas rater cette mission. Les membres de plus en plus nombreux avaient besoin d’une libération. Des membres de l’organisation étaient postés du coté du labo 4956… ils avaient vu la fourgonnette s’avancer dans la ruelle, ils l’attendaient de l’autre côté…ils n’avaient pas vu la porte cachée par la poubelle… ils avaient perdu du temps sur ce coup là . Mais il leur restait un atout : c’est eux qui avaient fourni la puce à Max… elle servait aussi de capteur…

Kami était maintenant allongée sur la table d’opération la piqûre faisait son effet… Max s’était accroupi contre le mur regardant Kami, il ne supportait pas de la voir ainsi perdre lentement conscience. Pia frappa à la porte :
« Arthus, Kami, Max, on y va. La porte est coincée, qu’est ce que vous faites ?
- Allez-y, on vous rejoint avec la fourgonnette dans quelques minutes. »
répondit Arthus ferme et froid.
Max se remit alors à répéter « bien mal acquis ne profite jamais, bien mal acquis ne profite jamais, bien mal acquis ne profite jamais,… » de plus en plus fort.  Il souhaitait tellement que quelqu’un l’entende…

Arthus affairé, entendait le petit baragouiner quelque chose puis il entendit distinctement la phrase…  « à qui parles-tu Max ? Réponds !! à qui parles-tu bon sang ? »…

Max se balançait sur ses pieds toujours en répétant inlassablement la phrase…

Alors Arthus comprit. Il comprit qu’ils n’étaient pas seuls… que quelqu’un, quelque part, devait être en train de les écouter.
De rage, il donna un coup de pied dans Max qui s’écroula.
«  TU FAIS TOUT RATER ABRUTI… non mais quel con !!!!!! Pauvre petit singe savant… c’est à toi que j’aurais dû mettre la puce ! »

Mais il n’avait plus de temps maintenant. Il devait partir. Il entendit le bruit de la camionnette, les autres partaient. Arthus prit l’enveloppe de Max, enleva la puce de la machine, défit les freins des roulettes de la table d’opération et emmena Kami… tant pis pour l’autre… le projet serait différent.
Arthus n’avait jamais supporté la préférence de Kami pour Tom, il voulait les punir en les réunissant tous les deux par le cœur en une seule et infernale machine humaine… c’était son grand projet pour être promu au sein du Laborat. Il voulait appeler la machine « Cœur des hommes »… tant pis il n’avait plus le temps maintenant, il fallait qu’il se rende à la Hystéria Gallery, il y était attendu… bon dans ce cas il ferait une performance : l’implantation de la puce en direct… oui c’est ça, ce serait magnifique… devant tous les plus grands dignitaires du Laborat… tel un sacrifice aux membres du Département de la Rumeur du Juste… magnifique…

Il traversa l’entrepôt en poussant la table et leva la grille d’un monte-charge dissimulé par un panneau de la même couleur que les murs. Il y embarqua la table sur laquelle reposait Kami. Le monte-charge descendait à un sous sol. C’était en fait un vestige de tunnel de métro… C’est pourquoi il avait choisi le labo 4956 : ce tunnel menait tout droit vers la Hysteria Gallery… Ce serait plus long qu’en fourgonnette mais personne ne connaissait l’existence du monte-charge, il devrait arriver à temps. Birol et Pia étaient en route pour amener la machine là-bas, il lui faudra justifier l’absence de Max … il trouvera bien une excuse en route…

Les membres postés derrière Suzanna virent toute la scène jusqu’au coup de pied où Max s’écroula… la webcam se détacha et roula plus loin… ils n’entendirent plus que les bruits. Ils alertèrent les autres.

Les membres du REALIH virent la camionnette noire partir quelques minutes après être entrée. Birol et Pia étaient à bord. Quand l’alerte fut donnée, ils allaient se précipiter par la petite porte blanche mais les autres membres situés sur l’autre côté de l’entrepôt signalèrent que la camionnette ne faisait que le tour de l’entrepôt, elle revenait. Ils connaissaient Birol… un être entier qui pouvait se montrer dangereux, ils ne voulaient prendre aucun risque, ils le laissèrent entrer en premier avec Pia.

Pendant ce temps, sur un autre ordinateur, un petit point rouge se déplaçait… sous l’entrepôt… Le responsable du REALIH avança alors sa reine sur le plateau de l’échiquier. « Tu es en mauvaise posture mon cher Mirko … »

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